Appel à communication

Évaluation(s) et autonomisation

Bien qu’il s’agisse d’un thème ancien, l’évaluation demeure une problématique récurrente, qui prend une nouvelle dimension lorsque se pose la question de sa mise en œuvre dans les CRL. La visée principale des Centres de Ressources en Langues est, à long terme, l’autonomie langagière des étudiants, mais également, à court terme, leur autonomie d’apprentissage (Germain & Netten, 2004 : 58). Le rôle important que l’évaluation joue dans le processus d’apprentissage fait aujourd'hui consensus et des chercheurs comme Little, Dam & Legenhausen (2017) vont jusqu’à en faire le pivot autour duquel se développe l’autonomie de l’apprenant.

Cependant, la façon dont l’évaluation est mise en œuvre au sein des différents dispositifs d’enseignement revêt des réalités contrastées et peut, quand il s’agit d’un dispositif imposé par l’institution, aller à l’encontre des principes de l’autonomie – d’un point de vue formel et idéologique. En effet, d’après Holec (1991 : 45), « [l]’autonomie de l’apprenant implique qu’il prenne activement en charge tout ce qui constitue un apprentissage, c’est-à-dire aussi bien sa définition, sa gestion et son évaluation que sa réalisation ».

Dès lors, les effets des pratiques d’évaluation sur les apprentissages, sur la motivation et sur la confiance en soi de l’apprenant peuvent se révéler contreproductifs lorsque l’évaluation est exclusivement sommative (Musial et al., 2012). Il semble au contraire que l’implication de l’apprenant dans un processus d’évaluation à dimension formative, par le biais de pratiques telles que la co-évaluation ou l’autoévaluation, contribue à contrecarrer ces effets (Huver & Springer, 2011).

Les pratiques autonomisantes peinent pourtant à s’imposer dans nos sociétés ainsi que dans nos systèmes scolaires et universitaires. L’enjeu du colloque est donc à la fois de recenser ces initiatives dans les centres de langues, d’évaluer leur pertinence au regard des missions fixées par l’institution et/ou de celles que se donnent les acteurs des centres et de leur donner une assise théorique.

Format du congrès

Dans son organisation, ce congrès s’inspire de la classe inversée. Il souhaite que les congressistes puissent s’impliquer pleinement dans la création des nouveaux savoirs qui émergeront. Une seule conférence plénière de cadrage orientera les sessions parallèles de communications, découpées en ateliers filés sur les six axes définis ci-dessous, dont la synthèse sera confiée à six grands témoins lors de la dernière demi-journée du Congrès.

Dans l’optique de faire avancer la réflexion des communicant·e·s et de la communauté scientifique sur un axe défini, nous proposons qu’une partie du travail soit effectué en amont du Congrès afin de consacrer, sur place, un maximum du temps disponible aux échanges entre congressistes. Pour ce faire :

- il sera demandé aux communicant·e·s de fournir des résumés longs (dès la soumission), qui seront disponibles pour lecture en ligne ultérieurement ;

- trois séances d’1h30 sont prévues pour chaque atelier, chaque séance accueillant idéalement trois communicant·e·s et dix à vingt participants ;

- dans une séance d’1h30, trois communicant·e·s feront une présentation synthétique de leurs expériences ou résultats de recherches (10 à 15 minutes chacun) soutenue par une carte mentale [mind map], un poster, deux ou trois diapositives illustratives, un exemplier ou autre support succinct ;

- dans chaque séance, les 45 à 60 minutes restantes seront consacrées à des échanges et débats sur les questionnements soulevés par les présentations.

Chaque grand témoin suivra les ateliers de l'un des six axes tout au long du Congrès. Comme tout congressiste, il ou elle participera au travail des congressistes réuni·e·s dans les séances de cet atelier. Le samedi matin, les grands témoins auront pour tâche de faire, ensemble, la synthèse des discussions, débats, avancées sur la thématique du Congrès, en apportant des éclairages critiques au prisme de leurs postures théoriques spécifiques et en dialogue avec l’ensemble des participant·e·s.

Axes de réflexion (ateliers)

La problématique du congrès sera déclinée selon les axes suivants :

  • Co-évaluer : pourquoi et par qui ?
  • Évaluation des dispositifs d’enseignement/apprentissage à visée autonomisante
  • L’auto-évaluation dans les centres de langues
  • Outils, évaluation et autonomie
  • L’évaluation institutionnelle et la certification dans une approche autonomisante
  • Jeu et évaluation

Références

Albero, B., & Poteaux, N. (2010). Enjeux et dilemmes de l’autonomie : une expérience d’autoformation à l’université. Une étude de cas. Paris : Les Éditions de la MSH.

Germain, C., & Netten, J. (2004). Facteurs de développement de l’autonomie langagière en FLE / FLS. Alsic, 7 [en ligne]. https://alsic.revues.org/2280 (consulté le 12 novembre 2017).

Holec, H. (1991). Autonomie de l’apprenant : de l’enseignement à l’apprentissage. Éducation permanente, 107, 1-5.

Huver, E., & Springer, C. (2011). L’évaluation en langues. Nouveaux enjeux et perspectives. Didier : Paris.

Little, D., Dam, L., & Legenhausen, L. (2017). Language Learner Autonomy: Theory, Practice and Research. Bristol : Multilingual Matters.

Musial, M., Pradère, F., & Tricot, A. (2012). Comment concevoir un enseignement ? Bruxelles : De Boeck.

Poteaux, N. (2014). Les langues étrangères pour tous à l’université : regard sur une expérience (1991-2013). Les dossiers des sciences de l’éducation, 32, 17-32. DOI : 10.4000/dse.644

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